Un clin d'oeil aux enfants d'Amériques du Nord, confrontés au Sida eux aussi,
mais que je n'ai pas pu visiter...

Pour le moment    ;-)  







Premières visions

du continent du

dieu Soleil



   Pérou

Capitale   |    Lima





Les façades baroques de "Lima antigua" : la partie ancienne de la capitale Péruvienne.


L'intérieur des eglises est tout autant décoré.


Au sortir de la capitale, les paysages sont à couper le soufle !































Visions des Andes

l'ancienne Cuzco   |   Fief des Incas





A Cuzco, l'artisanat est pratiqué par tous, à tout âge.



Et pour quelques pièces, vous pourrez prendre toutes les photos dont vous rêvez.



En plein centre ville, le couvent de la Mercédès : son architecture barroque exquise et son jardin de fleur aux dominantes jaunes :
un cadre parfait pour la méditation.



L'ntérieur du couvent de la Mercédès est bien plus sobre, mais toujours aussi splendide !



Après quelques jours de boulot à Cuzco, je prends rapidement le train afin de gravir la montagne du Machu-Pichu !


Certaines visions de la ville nous inspirent un passé révolu depuis longtemps.










































































































Visions du toit du monde


Demeure de la déesse Inti

Machu-Pichu    |    Pacha-Mama








Nous arrivons en bas du Machhu-Pichu en train.



Puis, un bus nous fait monter toute la vallée jusqu'en haut des montagnes sacrées (elles sont en réalité au nombre de quatre, occupant chacune l'un des point cardinaux : le Machu-Pichu étant la plus petite des quatre).




Le fameux rocher en forme de "tête de faucon", dont m'avait parlé les gardiens du Khouloud.
Oui bien entendu... il faut une bonne dose d'imagination pour y voir la tête d'un rapace.



Et tout près, comme me l'avaient promis mes compagnons de voyage, un message se trouve au pieds du légendaire arbre de vie  ! ! !


















































































Visions de Caracas


Statistiquement,  la ville

la plus dangeureuse au monde  !





Le bidonville (ou "barrio") de l'est de la capitale, près de la place Propatria.


Voilà le seul orphelinat de tous le Vénézuela qui accueille des enfants séropositifs ! Il devrait y en avoir dix fois plus, rien que dans la capitale !


Nous arrivons durant la fête de pacques : durant la cérémonie, un père lave les pieds de son fils en signe d'amour et de partage.




Voià la seule association qui daigne prendre en charge des enfants séropositifs dans tous le Venezuela.





































































































































































Because AIDS orphans and HIV+ children deserve to laugh and be loved like any other child !


Les textes de ce blog, retravaillés,

sont désormais disponibles aux éditions l'harmattan (cliquez ici)





Amérique du Sud . . .
     


            Comme on dit,

                        c'est pas le Pérou  !

 

« Avant qu’un rêve ne soit réalisé, l’âme du monde teste en nous ce qui a été appris tout au long du chemin parcouru. Les choses ne se passent pas ainsi afin de nous faire souffrir, mais pour qu’en plus de le réaliser, nous puissions cristalliser la leçon qu’il nous a été donné d’apprendre au moment même où nous avons été porté vers notre rêve »

(« L’alchimiste », Paulo Coelho)

 

 

                Les derniers évènements de mon existence sont passés très vite, trop vite sans doute après l’Asie du Sud est. J’ai dû coup sur coup, enchainer deux vols long courriers (sans compter les différentes escales). Il était effectivement trois fois moins cher de passer par Kuala Lumpur puis par Londres, que de prendre un unique vol transcontinental depuis l’Indonésie pour me rendre en Amérique du Sud.

                A Londres, j’ai tout le loisir de me reposer, de récupérer du décalage horaire. Durant trois jours, je flâne au hasard des ruelles de cette capitale britannique au charme si attachant. Je prends le temps. Je visite une fois encore le british museum, je vais au thêatre où l’on joue « Madame de Sade » (avec l’exquise Judi Dench, la « mum » du MI6 dans le dernier James bond). Ce sont là trois jours d’un repos de courte durée qui ne saurait me faire oublier totalement tout ce qui me reste à accomplir d’ici l’été, ni d’ailleurs certains des évènements tragiques qu’il m’a été donné d’observer en Asie du Sud est par exemple, où la pandémie fait des ravages.

 Les façades baroques des église de la capitale péruvienne.

Les fresques murales relatent l'histoire de la conquête du Pérou par Pizzaro.

Sans oublier le bord de mer : Lima se trouve sur le plancher des vaches... Mais bientôt j'aurais à gérer le fameux "mal d'altitude"...

...Coucher de soleil au dessus des nuages :
je suis en route vers le toi du monde, 
je suis dans un bus de nuit (direction les Andes)

                Lima, capitale du Pérou. Dès mon arrivée dans le pays comme à l’accoutumé, je vais d’hôpitaux infantiles en association de lutte contre le Sida. En quelques jours, je finalise cette partie là de mon enquête. Puis, je prends le temps de visiter « Lima Antigua », la vieille ville et ses musées, ses églises baroques démesurées, ses œuvres d’art aux accents hispaniques. Je tente d’oublier ses orphelins que j’ai vus à l’hôpital de Lima : Jean-Pierre qui a huit ans à peine, séropositif depuis la naissance et qui doit vivre à l’hôpital puisque personne ne veut plus de lui ailleurs, pas même les orphelinats d’état. Et l’adorable Maria : elle a deux ans, des cheveux noirs Karakul, de grands yeux hagards, une peau d’un blanc laiteux qui contraste magnifiquement avec le reste de sa carnation. Mais ses traits tirés, son visage amaigri. La petite Maria n’a pas été testée et soignée à temps. Elle souffre entre autre d’insuffisance respiratoire. Elle ne fêtera vraisemblablement jamais ses trois ans.

                Depuis plusieurs jours je me mens à moi-même. Je sens au fond de moi que quelque chose est sur le point de céder, pourtant je feins l’indifférence. Vous savez bien, c’est cette représentation que l’on a de son édifice cognitive : une maison, avec un toit plus ou moins solide, qui craque et craque encore, puis finit un jour par lâcher sous les assauts répétés d’intempéries fracassants. Il y a des jours où je suis tenté de verser dans l’apitoiement. Il ya des moments où j’aimerais tomber à genoux et avoir la capacité de me vider de toutes les larmes de mon corps. Pleurer, pleurer, pleurer… Pourtant, je n’en fais rien. Il y a des moments aussi où il faut savoir dépasser toutes ses limites. Il faut cesser de s’apitoyer sur son sort. Des moments où les paroles de l’alchimiste prennent tout leur sens : « Lorsque tu désires profondément quelque chose, c’est comme si tous l’univers conspirait afin de t’aider à l’obtenir ». Je me contrains à prendre une journée entière de repos, que je passe dans ma chambre d’hôtel, entièrement dans le noir, à regarder des séries télé à deux balles. Je suis persuadé que dans plusieurs mois encore je me poserais la question de savoir comment j’ai pu résister et ne pas m’écrouler lamentablement.

                Je finis par prendre le bus jusqu’à Cuzco, l’ancienne capitale des Incas. Là, je tente de me changer les idées. Je visite entre autre le couvent de la Mercedes : un bijou de l’architecture baroque à son apogée. Un édifice tout de pierres sculptées, de plafonds enluminés, avec en son centre ô merveille, un jardin à l’anglaise où domine des fleures couleur jaune d’or ! Sur un banc en bois je me suis assis dans un coin de la cour. Quel contraste époustouflant, propice à la méditation et au recueillement. A l’intérieur du couvent, c’est un musée. Alors bien entendu on n’y trouve nulle merveille comparable à un radeau de la Méduse de Girodet, peintre que j’affectionne tant. Rien de comparable non plus à un merveilleux, un exaltant, un magique, un envoutant symbolisme de la Médecine de Gustav Klimt. Pourtant en  y regardant bien, on trouve sur certaines toiles la trace de cette lumière de la renaissance, qui éclairera bientôt l’ancien comme le nouveau monde. Pour moi, l’art pictural tout particulièrement et la musique aussi, sont de ces immenses, ces ineffables plaisirs de l’existence ! C’est dans ces moments là que l’on saisit pourquoi certains en arrivent à penser que notre humanité touche au sacré. Ces arts portent en eux la représentation d’un être humain tel que l’a dépeint Michel Angelo au plafond de sa sixtine : un être qui touche le divin du bout du doigt.

               

La grande place de Cuzco : la "playa major".


A Cuzco, le métissage de la société péruvienne est moins flagrant. Les gens se cotoient plus aisément, les enfants et les femmes d'origine indienne (le peuple Qechua) sont partout dans les rues. ALors qu'à Lima, les quartiers de "blancs" (descendants des conquistador) et des familles d'origine indienne, étaient bien plus clairement segrégués.





La production d'artisanat est très importante dans la région.

Et les beaux saltimbanques sont partout, 
à faire montre de leur art en place publique.

Et les jeunes et jolies femmes sont vêtues comme des princesses Incas !



                Je passe ainsi quatre jours à visiter dès que j’en ai le temps, la vallée du grand Inca et ses alentours. Je finis par gravir en bus le « Machu Pichu » : la grande montagne et sa citée extraordinaire, comme posée là sur les flancs de la « Pacha Mama », la terre nourricière. Cette ville était la résidence de la noblesse assujettie au grand roi Inca. Après une courte visite guidée, je me suis assis là en tailleur et j’ai admiré les vallées tout autour et ce fameux « arbre de vie » dont parle la légende. J’ai laissé mes énergies se recomposer durant près de deux heures, là sans bouger à inspirer calmement, à tenter d’imaginer la vie merveilleuse dont l’élite et la prêtrise inca bénéficia il y a des siècles de cela. Je crois que jamais je n’oublierais la plénitude et la sérénité qui furent mienne assis là, au milieu de ces ruines séculaires. Une ville perchée sur l’un des toits du monde, entièrement édifiée en granite blanc. Les nuits de pleine Lune, il parait que les paysans en bas dans la vallée la décrivent comme une nef des dieux, descendus des cieux : un hommage du dieu soleil à sa femme Inti, la Lune.

                C’est dans cette citée parmi les ruines, que j’ai trouvé par hasard l’un des messages les plus énigmatiques qui m’ai jamais été délivré par ceux que je considère désormais comme mes compagnons de voyage : les fameux gardiens du Khouloud. Effectivement, pour me dégourdir les jambes, je me suis rendu vers ce grand arbre planté là, au beau milieu de la cité. Les Gardiens m’avaient bien parlé d’un légendaire arbre de vie. « Sur le plateau de la Pacha Mama, non loin du roc à tête de faucon, tu trouveras ta route… », disait leur dernière énigme. Pourtant, jamais je n’aurais imaginé qu’il s’agisse de cet arbre-ci. L’arbre de vie est un arbre mourant, décrépi. Cette place était le lieu de rassemblement des élus du peuple. L’arbre se trouve tout près d’un rocher dont les guides touristiques vous disent qu’il a effectivement été taillé en forme de faucon. A ces pieds, je trouve comme prévu un nouveau message qui ne manque pas de susciter mon inquiétude :

Une jeune femme rouquine médite sur cette 
premières visions du Machu-Pichu ( = "la petite montagne") 
et de la citée construite sur la Pacha-Mama (= "la terre nourricière").

Une citée aujourd'hui en ruine qui autrefois fut habitée par la plus haute caste du peuple Incas : les nobles et les prêtres : même le roi, appelé l'Inca, séjournait ailleurs.

Aujourd'hui encore on ignore le nom de cette citée blanche, construite en granite blanc, dédié au Dieu soleil, qui fut occupée pendant cinquante années à peine (jusqu'à l'arrivée des conquistador espagnols au 16ème siècle).

 

Aujourd'hui les hauts plateaux du Machu-Pichu sont habités par de nombreux Lamas qui y vivent désormais en toute quiétude.

Et au milieu... le légendaire arbre de vie !

                « Chaque homme dans sa nuit, s’en va vers sa lumière. Va, vis et descends sur le continent des origines de toute humanité. Là, observe comment enfants et adolescents par millions, comme toi autrefois, sont contrains d’apprendre à vivre avec ce Mal des deux siècles. Tu traverseras la vallée d’Elah, la plus grande vallée au monde. Tu rendras hommage au seigneur des animaux, sous son arbre tonnerre. Les guerriers Masaïs te porteront leurs conseils : leurs paroles, tu les garderas secrètement. Tu visiteras les plus pauvres parmi les pauvres, tu devras un jour contribuer à leur éducation. La connaissance n’est-elle pas la clef de la liberté ? Enfin, tu devras au péril de ta vie, te rendre dans la dernière des oasis aux portes du désert. Dans la citée perdue des hommes bleus, tu recevras le sceau des messages que nous t’auront délivré depuis bientôt neuf mois. Nous, Gardiens du Khouloud réglons toujours nos dettes, nous n’avons qu’une seule parole. »

 

                Tiens, tiens : le message est aussi abscons que tous les autres, il se termine pourtant différemment. D’habitude ils disent qu’ils savent où me trouver, etcetera. Est-ce le signe que je suis bientôt sur le point de découvrir enfin ce qu’ils veulent de moi !? Je verrais bien. Le répit, que m’aura offert la contemplation de cet ersatz d’éternité historique ainsi que la réflexion à propos de cette énigme mystérieuse, n’a été que de courte durée. Je retourne à Cuzco, où je suis de nouveau pris du mal des hauteurs (Le Machu Pichhu est bien moins élevè que la région aux alentours, contrairement à ce que l’on pourrait penser). Le stress et l’altitude me feront-ils bientôt perdre l’esprit !? Du clame ! Il me faut me calmer par tous les moyens. Nausées, troubles du sommeil, vertiges sont autant de symptômes d’un mal des hauteurs dont je n’avais pas souffert au Tibet, il y a de cela deux ans. Bien entendu, là-bas nous avions eu le temps de nous acclimater à l’altitude. Ici à Cuzco, la plupart des sites sont entre trois mille et quatre mille mètres de hauteurs et je n’ai eut, depuis Lima située en bord de mer, que vingt quatre heures (passées dans un bus de nuit) afin de m’habituer à la nouvelle topographie des lieux. Je suis saisi plusieurs fois par jour par des crises d’angoisse sérieuses.

                En tant que neuroscientifiques, c’est bien là le plus cynique, je sais très précisément à quoi ce genre de phénomènes est dû. Je vois en esprit les mécanismes qui sont à l’œuvre : surmenage, fatigue, stress toujours, mélancolie parfois… Pour dire vraie, je ne parviens pas oublier le visage angélique et accablé par la souffrance de cette petite Maria, à Lima. Il est dur de voir un enfant souffrir au point de penser qu’il serait mieux pour lui qu’il soit mort. C’est affreux d’avoir de telles pensées ! Depuis mon départ il y a bientôt sept mois, c’est la toute première fois que je doute de pouvoir venir à bout de ce périple. Et si je craque complètement, ici à l’autre bout de nulle part, dans un pays étranger à des milliers d’encablures de chez moi, y aura-t-il seulement quelqu’un pour me venir en aide ? Jamais, jamais je n’oublierais ce genre de solitutde que tous les grands voyageyrs ont du ressentir au moins une fois. Jour après jour je dois user de ma litanie contre la peur. Cette peur qui vous terrifie, qui vous glace le sang, qui vous engourdie l’esprit. Cette peur atavique de l’abandon, de l’échec, de l’impuissance. Cette peur qui vous crucifie. Pour lutter contre elle, plusieurs fois par jours je laisse ma peur passer sur moi, elle s’empare de moi, elle pénètre les moindres fibres de tous mon être, emplit mon esprit. C’est une oblitération totale, une annihilation en bonne et du forme de mon ego !

                Puis une fois passé sur moi, je me retourne et là plus rien… Rien que moi. Purifié de mes doutes, de mes craintes inutiles face aux vicissitudes de l’existence. Au sortir de telles épreuves dans la vie, ce sont en général des moments où l’on est de nouveau rasséréné, totalement en paix avec son cœur, en mesure d’écouter les intuitions que suscite en nous l’âme du Monde. Vous l’aurez compris, j’ai décompensé nerveusement. J’ai remis les horloges à l’heure comme on dit. J’ai tout de même évité de peu la dépression. D’expérience, je sais de quoi je parle. Bien entendu, travailler la plupart du temps plusieurs heures par jour dans de telles conditions, des mois durant, avec à peine de temps en temps quelques visites ou excursions à droite, à gauche de quoi se changer les idées : il y a de quoi devenir fou. Je ne saurais oublier que les épreuves de l’existence sont nombreuses. Les tentations qui peuvent nous mener à la stagnation puis à l’anéantissement de toute volonté se parent souvent des plus beaux atours : confort, plaisir, facilité. Il me faudra redoubler de vigilance !

 

                La bonne nouvelle, c’est que l’ensemble de la tâche qui me reste à accomplir est en principe sur de bonnes rails. Grâce au travail que je viens de fournir ces derniers jours et dont je vous passe les détails, en principe tout est planifié jusqu’au dernier jour de mon voyage. Bien entendu, rien ne se passera comme prévu. Mais de cela j’ai dors et déjà une certaine accoutumance. Improvisation mis à part, si tout se passe bien je devrais rentrer en France dans un peu plus d’un mois ! « Liberate me »

 

               

 

               

        Caracas

 

                  c’est pas Chicago… 

                            c’est bien pire !

 

                Le mardi 31 mars 2009, jours des cent vingt ans de la tour Eiffel, mon vol atterrit à l’aéroport de Caracas. Depuis 2008, la capitale du Venezuela est officiellement la ville la plus dangereuse au monde. Bien pire que Chicago « à la belle époque », comme on dit. Pourtant, Caracas se trouve sur le plancher des vaches : altitude zéro, quel bonheur !! C’est comme d’avoir de nouveau un cerveau bien en place. Mon passage au Pérou c’est effectivement passé mal, de plus en plus mal. Juste avant de prendre l’avion afin de quitter le pays, j’avais décidé de consacrer vingt quatre heures à la visite du Lac Titicaca et ses îles artificielles, faites de pailles et de terre tassée. Un site unique au monde. Titicaca est également le plus haut lac navigable, avec des navires qui remonte son cours depuis l’océan pacifique, en provenance parfois d’Amérique du Nord ou même d’Europe !

                Il n’en reste pas moins que la ville de Puno, au bord du lac (coté Péruvien, l’autre rive étant bolivienne) est une ville portuaire comme on les aime : des ruelles sombres et malfamées, souvent sales, quelques rues commerçantes truffées de magasins vendeurs de babioles et attrapes touristes en tout genre. Et bien entendu, des piques Pocket, en veux-tu en voilà ! C’est à Puno, juste avant mon retour vers Cuzco, que je me suis fait voler mon appareil photo ainsi que mon PDA, avec l’ensemble des photos et des notes contenus dans mes deux cartes mémoire… Que dire de plus ? J’étais déjà au trente-sixième dessous. J’ai avalé cette couleuvre de plus et j’ai continué ma route. Je dirais même que de ne plus avoir aucun outil de travail, afin de rendre compte visuellement ou verbalement de mon enquête, m’aura en quelque sorte apaisé. Je n’avais plus rien à faire, un point c’est tout.

 

                C’est dans cet état d’esprit mi-figue mi-raisin que je débarquai à Caracas, la ville bunker. Ici, à huit heure le soir tous les magasins, les restaurants ferment. Tous le monde rentre chez soi. Les hôtels se barricadent derrière des grilles dignes d’une prison de haute sécurité. La nuit à Caracas, c’est le domaine des gangs. On vous averti dès votre arrivée. Le taxieur depuis l’aéroport me met au parfum. La dame de la réception de l’hôtel fini de me mettre au diapason : « et tu ne prends pas d’argent… pas plus de vingt dollar. Le reste, la police aura vite fait de te le voler ». « La police !? », je comprends un peu d’espagnol sans vraiment le parler, je le baragouine tout au plus. Sans doute ai-je mal compris. « Oui la police », répète la vieille tenancière, en me fusillant cette fois d’un regard en biais, l’air de dire : « toi tu as compris, et moi je n’ai rien dit ». Charmant vraiment, Caracas je vous la recommande.

                Après quarante huit heures passés à courir à droite à gauche, usant et abusant de mes forces retrouvées, je quitte Caracas afin de rejoindre Ha, ma copine et son époux Luca qui vivent désormais à Puerto La Cruz. Ha fut des années durant la salariée permanente de notre association partenaire : Orphelin Sida International. Aujourd’hui elle et son mari se sont installés dans cette petite station balnéaire à quelques heures de route de la capitale vénézuélienne. C’est grâce à Ha et Luca, et je pèse mes mots, qu’aujourd’hui j’ai une réelle chance de venir à bout de mon périple. Durant les quatre jours que j’ai passé en leur compagnie, ils se sont chargé de tous et m’ont absolument interdit de me soucier de quoique ce soit. L’un de leur ami en déplacement à l’extérieur du pays, m’a gentiment prêté sa villa du yacht club. C’est dans ce cadre de vie paradisiaque que j’ai pu, les doigts de pieds en éventail au bord de la mer des caraïbes, finir de consolider ce que j’avais passé plusieurs mois à épuiser autour du globe.

               

A Caracas nous sommes logés par les pères salvatoriens. 
Au Venezuela ce sont les seuls à prendre en charge les orphelins séropositifs.




Là c'est le père Augustin : du début à la fin, il nous aura reçu avec ses frères eclésiastes et nous aurons traités comme leur égaux !
Merci père Augustin, merci à toute votre congrégation ! 





Les pères salvatoriens sont présents dans les Barrios de la ville.
Ils disposent aujourd'hui de nombreusres écoles et d'orphelinats, rondement tenus !
Nous avons étaient impressionnés par tant d'activité offertes pour le bien de la communauté. 

Des enfants qui parfois sont séparés de leurs deux parents, très tôt dans la vie.

Là, ce jeune garçon et ses trois autres frères, recceuillis par des orphelinats différents,
ont été réunis afin de témoigner devant la caméra de notre association.
Nous sommes heureux d'avoir pu contribuer,
avec le père Augustin et les autres membres de la congrégation,
a réunir ces enfants pour une journée !



Seul le plus jeune des frères est séropositif.

                A mon retour à Caracas, je suis rejoins par Sami Battikh pour le tournage du documentaire dans les Barrios de la périphérie de la ville. Ce sont là parmi les plus grands bidonvilles de toute l’Amérique du sud. Nous sommes accueillis par les seules institutions qui prennent en charge au Venezuela les enfants du Sida : la prêtrise catholique. En plein cœur du Barrio ouest de la ville, nous sommes logés dans le bâtiment réservé aux prêtres salvatoriens. Ici, personne ne touche à l’église… disons presque personne. C’est un endroit sûr où ranger le matériel audio vidéo le soir venu. Sans compter que nous sommes à quelques encablures des orphelinats et des écoles où sont les enfants que nous voulons interviewer.

                Ces hommes d’églises, en particulier le père Augustin, nous accueillent comme leurs égaux. Certaines des discussions que j’ai eut la chance d’entretenir avec le père Augustin nourriront probablement ma réflexion des années durant. « Nous sommes des instruments », m’a-t-il dit une fois alors que nous étions installés dans la salle commune, après avoir déjeuné tous ensemble au réfectoire. « Nous devons accomplir ce pour quoi nous sommes là : ni plus, ni moins ». C’est une philosophie de vie dans laquelle je me reconnais tout à fait. Ces pères salvatoriens sont des exemples d’abnégation. Présents dans le quartier depuis cinquante ans. Le plus ancien père de l’ordre à Caracas avec qui nous dinons tous les soirs, est d’ailleurs ici depuis plus de quarante cinq ans !

                Ces pères me racontent l’histoire du travail de toute une vie. Ils dressent un tableaux à peine croyable des conditions dans lesquelles ils ont commencé leur sacerdoce en ces lieux. Au début, il n’y a avait rien. Rien d’autre que quelques cabanes en tôle, érigées à même la boue. Puis, à force de revendication, les gouvernements successifs ont du accepter le fait accomplis. Les autorités ont finis par raccorder l’eau et l’électricité à ce qui devint avec les décennies, l’un des plus grands quartiers périphériques de la capitale. Aujourd’hui, la plupart des routes du Barrio sont goudronnées et la plupart des habitations sont raccordées aux réseaux d’eau courante et d’électricité. Pourtant, chaque nouveau mois apporte sont lot de miséreux qui fuient l’arrière pays et viennent bâtir ici, leur nouvelle cabane de fortune en tôle. « Malgré toute la bonne volonté du monde, nous ne pouvons tous les aider », me dit le père Augustin. « Les moyens financiers nous manquent bien entendu. Mais il n’y a pas que cela… Ici dans le Barrio, règne la loi du plus fort. Nombreux sont ceux qui n’ont ni foi ni loi, ni Dieu, ni maitre. Certains de ces personnages odieux exploitent la misère de leurs frères et ils nous font bien comprendre que nous ne devons pas interférer avec leurs « projets ».

                Le père Augustin finira par m’expliquer comment les orphelins du quartier par exemple, sont exploités de toutes les manières possibles et imaginables. Les Dealers du quartier les font dormir dans la rue, en groupe, aux portes du métro. Puis, au petit matin ils leur font faire toutes leurs sales besognes. Le soir venu, ils les vendent au premier détraqué sexuel venu. Le lendemain, rebelote. Lorsqu’ils sont récupérés par ce genre de réseaux, les enfants n’ont en général pas plus de sept ou huit ans. Au bout de plusieurs années d’une telle bestialité, à l’adolescence certains d’entre eux tentent de s’échapper. La police locale, bien entendu, ne lève pas le petit doigt. Les agents de la force publique sont l’un des rouages de cette machine démoniaque et bien huilée. Les hommes de bonne volonté tel le père Augustin, sont obligés de redoublés de prudence et d’ingéniosité afin d’extirper certains de ces enfants des griffes de leurs tortionnaires, avant de les envoyer incognito à l’autre bout du pays là où personne ne les connait.

 

                A Caracas, j’ai rencontré certains de ces enfants et de ces adolescents, sauvés de la rue par ces hommes et ces femmes d’églises. Même au milieu de la plus vile des fanges humaines, l’espoir est permis. Cet épisode vénézuélien m’aura conforté dans le rejet des dernières velléités d’apitoiement sur mon sort. Certains de ces enfants débordant de vie, que j’ai eut la chance de rencontrer dans ces écoles et ces orphelinats tenus par les salvatoriens, seront pour moi un véritable rayon de soleil. Tout particulièrement le jeune Guillermo, cinq ans. J’espère pouvoir le revoir dès que possible.




Pour finir en beauté, voilà quelques photos de
ces enfants sans qui notre humanité ne saurait avoir aucun avenir.




La princesse de l'orphelinat !




Les enfnats s'amusent avec l'un des travailleurs sociaux de l'orphelinat.
Lui et sa femme font un travaille extra-ordianire !






Notre petit héro et ses camarades d'orphelinat.
Leur ainée, elle-même séropositive et orpheline depuis l'enfance,
leur coupe les parts du gâteaux.
Le reste se passe de commentaire...
















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aux enfants du Sida en . . .

 

      
 

 

      
 



          


      


            







 

          



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